Dernière modification le 3 January 2021 par pafrancioso
“La liberté n’est pas l’absence d’engagement, mais la capacité de choisir.”
Le Zahir, de Paulo Coelho (2005), auteur et interprète brésilien
Le Duende
Le Duende (contraction de Dueño de casa, propriétaire de la maison) ou Trasgo est né dans la péninsule ibérique. Au départ simple flamme, il a évolué au fil des siècles, devenant un petit démon à cornes poilu et boiteux, ou marchant à quatre pattes avec ses prunelles phosphorescentes et un visage pointu de félin. À la fin du XVIIIème siècle, le peintre Francisco de Goya l’a représenté portant une robe de moine. Le Duende est un esprit domestique nocturne qui peut s’avérer envahissant, directif mais donnant des ordres farfelus, poussant parfois – involontairement – des familles à lui abandonner leur demeure, même s’il s’arrange toujours pour les rejoindre. Pour s’en débarrasser, il faut lui demander de ramasser et compter de petits éléments (graines de lin, lentilles…) ; ses mains étant percées d’un trou (le furacu), il ne pourra pas réaliser sa besogne et, vexé, finira par s’en aller. Protecteur du feu, il sort de ses gonds si on crache dans l’âtre ou qu’on y place des coquilles d’œufs ; le chant des flammes, à l’inverse, est signe de sa bonne humeur. Il a débarqué en Amérique Latine avec les Espagnols et Portugais, pour devenir un esprit de la forêt dépourvu de pouce en Amérique Centrale (le Tata Duende), ou vivre entre les murs des maisons pour enlever des enfants qu’ils transforment en l’un des leurs.
Mexique et Amérique Centrale
Les Mayas de la péninsule du Yucatán et du Guatemala cohabitaient avec des esprits de la Nature qui leur arrivaient à la hauteur du genou et portaient des habits traditionnels mayas : les Aluxob (Alux au singulier). Ces êtres féériques étaient associés à des lieux comme les forêts, les grottes ou des rochers ; il était néanmoins possible de les amener vers d’autres endroits en s’attirant leurs faveurs au moyen de cadeaux par exemple, pour les placer dans un petit mausolée à un ou deux étages (les kahtal alux, maison des alux) dans un champ de maïs qu’ils protégeraient alors durant sept ans, faisant même tomber la pluie si besoin. Passé ce délai, il fallait verrouiller le mausolée pour les emprisonner, sinon ils se mettaient à jouer des tours aux humains. Les Aluxob étaient invisibles la plupart du temps, sauf lorsqu’ils se réunissaient ou lorsqu’ils voulaient effrayer les Mayas.
Les Chanques (ou Chanekos, Chanes), eux, sont les protecteurs des animaux de la forêt, ils peuvent causer des maladies chez les hommes en volant leur âme. Ils fuient la fumée de tabac mais celui qui voudra obtenir leurs faveurs pourra leur offrir de l’encens.
Braziiiiiiil !!
Pour les Tupi-Guarani, le Curupira (Kurupira, Curupiri) récompense les chasseurs respectueux et punit ceux qui abusent de la forêt et des arbres, où il vit avec femme et enfants. Selon les sources, son visage est rouge vif et ses pieds se terminent par des sabots fendus, ou il a des cheveux hirsutes et des pieds tournés vers l’arrière. Selon les Afro-Brésiliens, les Curupira ressemblent à des enfants noirs et peuvent prendre possession d’un medium, qui se met alors à danser et grimper à des arbres épineux sans ressentir de douleur. Comme l’Asamanukpai africain, le Curupira peut être amadoué en lui offrant du rhum, mais aussi du miel ou du tabac.
Le Saci (ou Cacy, Sasy) Perere (ou Taperere) est un esprit farceur de la maison ; il se présente sous la forme d’un nain Noir unijambiste aux yeux ardents qui fume une pipe faite en coquillage et porte une coiffe rouge.
Pérou et Bolivie
L’Ekkekko/Ekeko/Eq’eq’o est un esprit domestique bienveillant qui se réfère à Elberich/Obéron. Petit homme corpulent, il a toujours avec lui de minuscules instruments de ménage. On célèbre sa fête le 24 janvier, en plein milieu de l’été (hémisphère sud oblige).
Aspect :
Selon Theresa Bane, le Duende a la peau verte et des yeux rouges ; en réalité, pour George M. Eberhart, son apparence varie considérablement d’un pays à l’autre. Pierre Dubois, lui, a exposé son évolution : simple flamme, puis petit démon à cornes poilu et boiteux, ou marchant à quatre pattes avec des prunelles phosphorescentes et un visage pointu de félin, ou représenté encapuchonné dans un habit monastique.
Les Aluxob arrivaient à la hauteur du genou et portaient des habits traditionnels mayas.
Le visage du Curupira est rouge vif et ses pieds se terminent par des sabots fendus, ou il a des cheveux hirsutes et des pieds tournés vers l’arrière ; pour les Afro-Brésiliens il ressemble à un enfant noir.
Le Saci Perere se présente sous la forme d’un nain Noir unijambiste aux yeux ardents qui fume une pipe faite en coquillage et porte une coiffe rouge.
L’Ekkekko est petit et corpulent, il porte de minuscules outils pour le ménage.